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Séjour à Cozumel (avril 2005)

Après un voyage organisé de Mexico à Cancun, je suis allé plonger dix jours à Cozumel, la plus grande île mexicaine, en face de Playa el Carmen, à l’est du Yucatan.

La barrière de corail qui s’étend de Cancun au fond du Belize sur 1600 Kms est la seconde du monde ; elle se caractérise par une profusion d’éponges de toutes
formes et couleurs sur fond de sable, que l’on dit ne retrouver qu’en Australie : des barriques où l’on tiendrait tout entier, d’énormes oreilles d’éléphants
oranges, des trompettes suisses, des tubes de toutes tailles ; en fait il n’y a pas de rocher et très peu de corail dur, c’est des éponges et du corail mou.
Eaux claires et cristallines.

Côté poissons, il est bien connu que les Caraïbes ne sont pas trop riches ; après les glaciations, le réensemencement s’est fait à partir de l’Asie du
sud-est et la distance étant fort grande, peu y sont parvenus. Pas de gros prédateurs, hormis des requins dormeurs et des barracudas ; ne cherchez pas
mantas, thons ni bancs de carangues ; par contre il y a des raies aigles et des pastenagues, des tortues de trois variétés, de beaux mérous et des loches de
belle taille, des langoustes qui se balladent sur le sable. Les balistes, poissons limes et coffres, perroquets sont souvent très colorés ; bancs de gorettes
et de vivaneaux ; beaux poissons anges et poissons rubans. Une spécificité à Cozumel, le poisson crapaud ou Sanopus Splendidus, fort peu coopératif car ne
sortant guère de son trou.

A Cozumel on plonge surtout au sud-ouest de l’île, face au continent ; les plongées au nord et sud-est, en plein océan, sont dangereuses avec
potentiellement mer forte et courants très forts, Blue Note n’y va pratiquement jamais.

Il faut savoir qu’on plonge dans un parc marin, donc très protégé ; d’ailleurs les guides des clubs de plongée sont tous formés à la politique du parc et
chargés de la faire respecter. Ce sont des plongées dérivantes, le bateau suit et récupère les plongeurs. Il est courant de faire trois ou quatre kms en une
heure, j’ai même vécu une ou deux plongées au courant délirant, on a fait trois ou quatre sites en une fois d’après Stéphane (avantage pour les gens pressés et
les radins ; inconvénient, c’est comme visiter Paris en TGV ).

Question photo, dans ces conditions, avec en plus interdiction de s’accrocher à quoique ce soit, vous avez compris que c’est pas le pied ! Lors d’une plongée
au Paso del Cedral (réputé pour ses courants, qui en plus forcissent vers fin avril), j’aperçois une cavité sur du sable ; je passe la tête dessous, vois une
énorme loche ; la tête en bas, les palmes en haut, je tire deux fois au jugé en une fraction de seconde (quels progrés ! ), résultat : une photo bien cadrée et
la bête floue ; et une moitié inférieure de loche nette dans une caverne floue… et tout à l’avenant.

Plonger en cénotes ou grottes immergées est un must, on ne peut le faire nulle part ailleurs qu’au Yucatan, alors profitez-en. Le Yucatan est un massif
calcaire avec un énorme réseau de grottes immergées qui communiquent avec la mer et seulement seize sont équipées pour acceuillir des plongeurs non spéléos avec des guides agréés et spéléos (palanquées de quatre max). C’est comme une plongée de nuit, avec un peu plus de lumière et un fil d’Arianne dessous et un plafond calcaire dessus à la place du ciel et des étoiles. De temps en temps on peut voir surgir des baigneurs au-dessus ! Belles photos de plongeurs entre deux stalagtites/mites, avec poissons en premier plan (bon on dira qu’avec photoshop… ) Aux dos Ojos, au détour d’une galerie, on peut photographier un crocodile en latex dévorant une poupée barbie, effet assuré-chez les femmes surtout, les hommes ne se sont pas sentis tellement concernés – ou plus sérieusement une pancarte indiquant la frontière de plongée interdite et rappellant que plus de trois cent plongeurs sont morts dans les cénotes
mexicains, la plupart spéléos expérimentés (et ce à une date non précisée). A la fin, photo obligatoire, appareil à demi immergé, du retour des plongeurs
sous la voute de l’entrée de la grotte avec la jungle à l’extérieur.

Les Plus : * Véronique et Stéphane font tout pour satisfaire les clients de Blue Note. Stéphane gère les plongées avec grand professionnalisme : briefings
clairs et multilingues, composition des palanquées au mieux des possibilités, pas de risque au niveau des courants, toujours trois ou quatre guides présents
; deux plongées consécutives à une heure et demi d’intervalle avec déjeuner dans l’intervalle. Véronique s’ocupe de tout le reste (logement, locations de
véhicules, tourisme, conseils divers). Le Galileo est un ancien crevettier reconverti, confortable avec sundesk et WC ; équipage attentif et efficace.
Très bonne ambiance.

* J’ai beaucoup aimé le Tamarindo, B&B de cinq chambres, géré par un couple franco-mexicain extrêmement sympathique. Tout à côté un petit resto de poisson « Chez Chepe », qui ferme vers cinq heures mais qui sert ses clients du Tamarindo chez eux quand ils le désirent !

*Les plongées en dérive parmi les murs d’éponges.

* Plonger en cénotes avec Go Cenote a été une grande expérience ; merci à Fernando et Eric qui m’ont en plus déposé à Tulum pour visite du seul site maya
en bord de mer et fortifié.

* La ville de San Miguel de Cozumel est très agréable, avec ses rues et avenues perpendiculaires et numérotées on ne risque pas de s’y perdre ; il y a deux
parties bien distinctes, la ville mexicaine loin de la mer et la ville pour touristes le long du front de mer avec une multitude de magasins de souvenirs
(tiendas), le plus souvent de la pacotille, avec quelques exceptions comme le « Cinco Soles », cher et prix en USD only , mais offrant un artisanat de qualité.
Quelque heureuses surprises, comme ce magasin d’artisanat argentin (grosse économie vu le prix du billet Paris-Buenos Aires, plus l’extension en
Patagonie…) et cette petite boutique qui vend des vêtements indiens de bonne tenue ; on a le choix de commander une chemise sur mesure et revenir la prendre dans six semaines, ou bien de prendre ce qu’il y a, malheureusement le plus souvent du XXXXL vu l’overweight moyen des voisins du nord… J’ai aimé le côté nature de la ville, les aigles dans le ciel, on en voit même souvent au ras des toits, les papillons magnifiques (hélas pas photographiables) et les chants
d’oiseaux au petit matin qui changeaient de mes merles.

* Comme partout au Mexique je recommande les aguas frescas, jus de fruits avec glaçons (pas de problème sanitaire ; les glaçons sont faits avec de l’eau
purifiée) si rafraichissants et exotiques.

Les Moins : * Les plongeurs gringos qui sifflent leur bouteille de 12 L plus vite qu’une Corona (et c’est parti pour deux plongées très écourtées).

* Le racket du syndicat des chauffeurs de taxi de Cozumel ; il faut savoir que c’est la seule ville d’un pays de cent millions d’habitants où les habitants ne
peuvent pas transporter de touristes ! Seuls les taxis s’arrogent ce droit, à un tarif officiel exhorbitant qu’en plus ils ne respectent pas ! Toujours
négocier le prix avant de monter, en anglais ou espagnol, et tenir ferme sur le tarif (du centre ville au port de Caleta : 45 pesos pour deux, plus 10 pesos si
appel téléphonique, plus 10 pesos par personne supplémentaire. Pour comparaison, j’ai payé 32 pesos en bus pour aller de Cancun à Playa del Carmen
soit 70 Kms et 25 pesos en taxi collectif de Tulum à Playa soit aussi 70 Kms ).
S’arranger à plusieurs plongeurs est une bonne solution.