Vous êtes ici : Accueil > Voyages > Papouasie Nouvelle Guinée (avril-mai 2011)

Papouasie Nouvelle Guinée (avril-mai 2011)

Je rentre d’un voyage d’un mois en Papouasie Nouvelle Guinée (PNG), pays peu fréquenté où nous rêvions d’aller après lecture des avis dithyrambiques publiés en 2007 par Bertrand Guénot. Avec mon binôme et TO, nous avions donc concocté il y a plus d’un an une croisière à Milne Bay sur le Chertan à partir du Tawali resort, un séjour  au Walindi resort en Nouvelle Bretagne et une croisière en mer de Bismarck sur le Febrina au départ
du Walindi resort. Après annulation de la croisière du Chertan,  qui a été une grosse déception car c’est un des lieux où l’on trouve le plus de nudibranches au monde- nous étions les seuls inscrits, ce qui nous a surpris- nous avons décidé de plonger au Tawali resort sur une surface bien moindre- Milne Bay au confluent de trois mers est immense, car nous avions déjà pris nos billets d’avion en PNG.

Ceci est mon avis sur notre séjour au Walindi resort du 20 au 23 avril 2011 avant la croisière sur le Febrina, puis à son retour du mardi 3 mai à 13 H au jeudi matin 5 mai avant retour en France. Vol sur Air Nuigini de Gurney Alotau à Port Moresby, puis vers Hoskins, les deux à l’heure. Une petite heure de voiture sur la grande route construite par Dumez en Nouvelle Bretagne pour arriver à  Kimbe bay au Walindi  Plantation resort.

Un endroit vraiment magnifique, très calme-sauf les foutues grenouilles le soir qui font un bruit d’enfer, plus le cri monocorde et énervant d’un oiseau qui commence vers 4H du matin, des bungalows pour touristes et personnel dissimulés  sous de grands arbres au milieu de massifs de fleurs. Accueil, restaurant, bar, boutique, salle internet en fer à cheval à l’air libre sans moustiques, ce qui est étonnant ; je n’en dirai pas autant du chemin vers les
bungalows où ils sont nombreux la nuit. Nombreuses excursions offertes : village, plantations de palmiers et cocotiers, volcans, épaves de la seconde
guerre mondiale-la région a été théâtre de conflits sanglants avec les japonais basés à Rabaul, observation d’oiseaux et de papillons… Très nombreuse
clientèle japonaise et australienne, saturation en week-end avec les expatriés qui viennent en famille. La région est bien plus riche que celle de Milne bay,
la monoculture du palmier nécessitant beaucoup de main-d’œuvre. Les bungalows sont plus petits qu’à Tawali, n’ont ni télé ni climatisation, mais l’eau est
potable au robinet. Buffet le soir, de bonne qualité, avec de beaux desserts annoncés à la cloche.

Nous avons continué à prendre de la doxycycline contre le paludisme, avec protection max pour aller diner le soir (pantalon et chemises
longues, chaussettes prenant le bas du pantalon, col relevé, mains dans les poches au début ; au retour du Febrina, changement de technique, bermuda
et tee shirt, et spray sur bras et jambes, on s’habitue à tout).

Le centre de plongée est isolé, à une bonne centaine de mètres du cœur du resort. On y plonge en bateaux d’aluminium sur le même
principe de « 3 tanks a day »  qu’à Tawali, en principe sur des sommets de petites montagnes affleurant entre dix et quinze mètres, avec une bonne visibilité et
sans courant ; j’y ai fait six plongées au Nitrox. La première a été un choc, des eaux à 31/32 degrés, un corail dévasté, blanchi jusqu’à la moelle,
des couleurs étranges, roses, bleues, blanches ; des algues sur corail mort, quelques poissons, une biodiversité anormalement faible. D’énormes
gorgones par 20/30 mètres de fond à Vanessa, on sent bien que ça a dû être fantastique, mais que la page s’est tournée. Je me suis demandé ce que je
faisais là, les guides et les plongeurs australiens ne trouvaient eux  rien d’anormal, elle doit être dans un sacré état leur grande barrière ! On a aussi plongée sur l’épave d’un Zéro, chasseur japonais reposant par 15 mètres sur du sable, à cent mètres de la côte, donc visibilité faible et qui n’a été découverte qu’en 2000.

C’est plein d’angoisse sur ce que l’on allait trouver en mer de Bismarck samedi 23 avril qu’on a embarqué  en cours d’après-midi sur le Febrina qui est
basé à Walindi ; auparavant j’ai fait du « bird watching »samedi matin de 5H 30 à 9H 30, très bien ; j’ai voulu faire de l’observation de
papillons mercredi 4 mai, mais le guide n’a pas donné suite. Mais j’ai été aussi bien à faire mes photos d’oiseaux et papillons au resort, et c’était
gratuit.

Plus :

- Walindi est un resort magnifique, très beaux oiseaux et papillons

Moins :

- les plongées ne présentent aucun intérêt, l’eau est trop chaude, le blanchiment est en train de tout tuer

Ceci est mon avis sur notre séjour au Tawali resort du 8 au 19 avril 2011, où nous avons fait 31 plongées. Il nous a fallu presque trois
jours pour aller à Tawali (avec nuit à CdG au départ et longue attente à Singapour où nous sommes arrivés à 7 heures du matin pour un vol vers Port
Moresby sur Air Nuigini à minuit ; nous avons donc pris à l’aéroport une chambre au Changi Village en ville). Le retour de Walindi a lui été plus court,
un jour et demi, avec moindre attente à Singapour et Port Moresby.

Vol Paris/Singapour SQ333 sur Airbus A380 de Singapore Airlines, où nous avons nos habitudes au pont supérieur …et premier mauvais
point pour cette compagnie car à Paris elle a refusé d’enregistrer nos bagages jusqu’à Port Moresby, ce qui nous a compliqué la vie à Singapour car il a fallu
sortir de la zone de transit pour les récupérer et nous les trimballer toute la journée ; alors qu’au retour Air Nuigini a enregistré sans problème nos
bagages à Port Moresby pour CdG ! Vol PX393sur Boeing 767/300 vers Port
Moresby, puis PX 958 vers Gurney Alotau après six heures d’attente, tous deux
partis à l’heure.  Puis deux heures d’une
piste qui traverse 33 cours d’eau, qu’il vaut donc mieux faire par temps sec,
et une demi -heure de bateau pour aller à Tawali.  Ouf !

Tawali est un resort où un long et sombre chemin couvert sur pilotis joint les bungalows , le restaurant, la piscine et le club de plongée,
tout en bois exotique, situés en pleine forêt, en bord de mer ; la chambre était un peu petite-9,5 par 4,5 m, avec terrasse de 4,5 par 3,5 m- on s’en est
contenté, mais avec télé (rugby à 15, à 13 et surtout foot australien presque tous les soirs). Internet plus ou moins intermittent ; eau fraiche à
prendre en cuisine. Ni le patron ni notre correspondante pendant la préparation du voyage ne sont venus nous accueillir à notre arrivée ; seule Yucca, la
sympathique patronne japonaise des plongées, est venue nous voir plus tard pour contrôler assurances et niveaux de plongée. Ambiance empesée au restaurant, bonjour/bonsoir du boss qui n’a pas vraiment témoigné de beaucoup d’empathie vis-à-vis de ses rares clients (moins d’une dizaine vus en onze jours).

Moustiques et paludisme : on a pris de la doxycycline à Tawali , quoique on n’y a vu que quatre moustiques, très rapidement occis. Il
faut dire que la climatisation les éloigne pas mal.

On a visité deux « skulls caves », grottes où les papous entassaient des centaines de crânes d’ennemis tués en guerres tribales,
certains sont calcifiés dans les stalactites. Quelques fois, des hommes en pirogues à balancier sont venus vendre de l’artisanal local, du vrai pas fabriqué
en Chine, mais on n’avait pas pris d’argent ; donc je ne me promènerai pas sur la plage du Havre avec mon collier à dents de phacochères, ça me manquera.

On plonge à partir de petits bateaux, trois plongées par jour avec repas à midi de qualité très inégale, dans des conditions très
inférieures à celles d’un « live aboard » : repos difficile, exposition au soleil des plongeurs et du matériel, matériel pas rincé et
surtout pour les photographes quasi impossibilité de changer d’optique ou de batterie en sécurité, ce qui m’a privé des plus belles photos. Les guides sont
très fouineurs. Plongées longues- jusqu’à 90’, et peu profondes-je n’ai jamais dépassé les trente mètres. On a plongé Nitrox 32%.

Disons le tout net, nous avons été plutôt déçus par la visibilité, la biodiversité et l’état du corail. Peu de gros-quelques rares requins de
récif, raies mantas ou mobulas- et par rapport au Sulawesi il manque beaucoup d’espèces dans le petit ( poissons- feuilles/scorpions/fantômes…par exemple
nous n’avons vu qu’un seul Rhinopias). Par contre beaucoup d’hippocampes pygmées, des Bargibantis, des Denises et une espèce endémique dite de Milne Bay-toujours dans un courant dingue, merci pour la photo ! Forts courants de temps en temps, notemment à Cherries et Tannia’s reef. Corail inégal, dévasté à Sponge Heaven, très beau à Barracuda point ou Crinoïd city. Je retiens quand même quelques belles plongées, qui malheureusement resterons d’éternels regrets côté photo  : Cherries, où les nudis sont magnifiques, surtout sur le côté fait à la première plongée (hélas très fort courant à la descente, je n’ai pas pris
mon caisson) ; Lawadi, muck dive intéressant, sans atteindre bien sûr l’émotion de Lembeh/Manado/Bali, où j’ai eu un problème de flash ; et
Deacon’s, fabuleux dédale par petit fond, que nous avons fait une fois sous la pluie et une autre par petit matin ensoleillé , avec des jeux d’ombres
fantastiques, c’était l’occasion de sortir le fish eye et de faire des photos d’ambiance exceptionnelles.

Côté nudibranches et vers plats, mon plat favori, la moisson non plus n’a pas atteint nos espérances, peu de nouveautés même si on a vu de
beaux spéciments.

Nous avons plongé avec un couple de canadiens très sympathique, qui a aussi fait la croisière sur le Febrina, mais qui est resté à
Tawali jusqu’au dernier moment. Pluie diluvienne le jour du départ, la piste un cauchemar, arrivée très en retard à l’aéroport de Gur Alotau ; de toute
façon l’avion n’était pas là, arrivée tardive et nuit en hôtel à Port Moresby, arrivée juste à temps pour prendre le Febrina. Ils ont parlé avec des
scientifiques membres d’une équipe internationale qui va étudier sur le Chertan les effets catastrophiques de l’augmentation de température de la mer ;
petit problème, le compresseur d’air du Chertan est HS…on n’a peut-être pas à regretter l’annulation de notre croisière ! On leur a dit qu’après avoir
laissé notre pourboire, juste au moment du départ, un garde de nuit nous a demandé combien nous avions laissé, étrange ! Ils ont eu une expérience
similaire, les guides de plongée leur demandant de leur donner directement le pourboire, n’ayant aucune confiance en leur direction. Ils ont aussi appris que
le patron de Tawali avait laissé son frère gérer l’affaire, le temps de trouver un bon gestionnaire. Le jour de notre départ, il a failli nous faire manquer
l’avion, on l’a attendu longtemps pour prendre la route, où il a eu un comportement indigne envers les véhicules qui ralentissaient le sien, ne
saluant même pas ses clients quand il a rejoint son bureau à Alotau.

Plus :

- on est seul à plonger là-bas

Moins :

- c’est loin, c’est très cher et la qualité des plongées est en baisse à cause du blanchiment du corail lié à l’augmentation de la température de la mer

-

-  PNG est une des
dernières frontières sur terre

Moins :

 

Ceci est mon avis sur la croisière du Febrina – ma 24 ième- du 23 avril au 3 mai 2011, où j’ai fait 42 plongées au Nitrox  à Kimbe
bay, aux îles Vitu (volcan immergé), à Kavieng et à Father’s reef ; la visibilité n’étant pas bonne au nord , on est descendu plus vite sur Father’s
reef . C’est un bateau qui peut recevoir une douzaine de plongeurs, très bien conçu : une rampe de plongée à l’arrière et une échelle de remontée qu’on
peut prendre  avec palmes ; les plongées se font toutes sur mouillage, en sécurité avec ligne plombée de l’arrière du bateau au mouillage, deux lignes de vie- l’une courte à l’échelle et une plus longue- plus l’annexe derrière, un pendeur de 5 mètres avec bouteille de Nitrox.

Allan, le capitaine, est un sacré personnage, bien connu dans la région et dont les croisières sont pleines au moins un an à l’avance, qui cuisine de temps en temps (il s’est même aménagé un coin cuisine sur le pont supérieur « au village ») ; il a un équipage de 8 personnes, dont 5 femmes ; 3 à la cuisine, 2 guides-
Joyce et Digger qui est aussi pilote et mécanicien, 3 personnes pour les bouteilles. Les chambres sont au pont inférieur, avec climatisation
individuelle ; l’eau du robinet est potable ; fontaine d’eau et coin photo à l’arrière. Nous étions onze plongeurs, deux français, deux canadiens,
un américain et six australiens dont deux vieux copains d’Allan. Très bonne ambiance, surtout au diner où l’on sert du vin
australien rouge ou blanc, Allan étant fort généreux la bouteille à la main. Il a bien aimé ses Froggies, j’ai d’ailleurs quelques photos où il nous
témoigne de toute son empathie…

Les plongées ont lieu
à 6H30, 9H, 11H30, plus 15H30 et plongée de nuit à 19H s’il n’y a pas de grande traversée. Elles se font selon une règle simple, chacun fait ce qu’il
veut ! On peut voir Allan faire en solitaire sa plongée profonde du matin en bermuda et tee-shirt, et les quatre jeunes australiens se payer une profonde
au Nitrox quand l’envie leur prenait. Briefings très bien faits, mais j’ai été gêné par un manque de communication sur nos déplacements et sur les plongées à
venir : pas d’info sur les optiques à prendre, en particulier il y a eu deux sharks feeding  annoncés trop tard
pour changer d’optique, j’ai eu l’air malin avec ma macro ! En plus l’encadrement n’aime pas le courant, or pas de courant, pas de gros selon la
vieille loi.

On a vu un peu de gros aux Father’s, quelques requins gris de récif à Mascotti Passage, trois ou quatre requins Albimarginatus à South
Shaddy et Jayne’s Gally, jusqu’à  une bonne douzaine à Killibob’s Knob, quelques bancs de barracudas et de carangues
par ci par là, un beau barracuda solitaire tout le temps à Leslie’s Knob, quelques dagsits aussi à Inglish Shoal. Souvent la visibilité est très bonne,
forts courants possibles, quelques sites poissonneux et avec encore du beau corail. Noter la présence de corrallimorphores, espèces d’anémones qu’il ne
faut surtout pas toucher, sur quelques sites. Température élevée de 29 à 31 degrés, avec blanchiment plus ou moins important ; la faible biodiversité
générale nous a déçu, trop d’espèces classiques n’étaient pas présentes. Côté nudibranches, même si on a vu de belles pièces et quelques nouvelles espèces,
en particulier des lièvres de mer endémiques et monstrueux, trop grands pour être pris en macro !, c’est loin de nos espérances, d’autant qu’on n’a
pratiquement pas vu de vers plats.

Après la dernière plongée, au milieu des plongeurs, Digger m’a demandé comment j’avais trouvé la croisière ; je lui ai dit qu’on était très déçu ; il m’a alors
demandé de venir à l’avant du bateau où il a avoué discrètement que la dégradation était terrible, que beaucoup d’espèces avaient disparues, en
particulier les nudibranches ; et qu’Allan avait décidé d’aller sur la côte sud de la Nouvelle Bretagne en partant de Rabaul, qui serait moins
affectée. Il nous a d’ailleurs invité à une croisière sud le 28 février 2012, je suis dubitatif, chat échaudé…

On n’a pas pris de doxycycline contre le paludisme sur le Febrina, car il n’y a pas de moustiques en mer, ni au retour à Walindi.

Il était prévu un retour à Walindi mercredi matin 4 mai, on y était mardi à 13H, sans explication ; mais Allan s’est rué sur l’écran
de télé pour avoir des nouvelles de Ben Laden…

Retour jeudi 5 mai vers Port Moresby puis Singapour, avec les deux fois une bonne heure et demi de retard d’Air Nuigini. Vol SQ334 de
Singapore Airlines à minuit, arrivée à CdG à 7H15.

Plus :

- Pour être seuls, ça on était seuls à plonger dans le secteur

- Equipage très sympathique, très bonne ambiance

Moins :

- faible biodiversité, même si c’est moins dramatique qu’à
Kimbe bay, car il y a plus de courant ; température des eaux trop élevée,
blanchiment en cours

- loin, très cher, mauvais ratio qualité/prix