Vous êtes ici : Accueil > Voyages > Croisière aux Togians (octobre/novembre 2010)

Croisière aux Togians (octobre/novembre 2010)

Je rentre d’un séjour de trois semaines au nord Sulawesi, Indonésie, où notre groupe de dix plongeurs est allé plonger au Lembeh
Resort  (14 plongées avec le Critters at Lembeh), puis a fait une croisière de quatorze jours (46 plongées) aux îles Togians et Banggaï  sur le Paisubatu II  de Wallacea Dive Cruise.

Vol s aller et retour Paris/Singapour sur Airbus A380 (magnifique avion) de Singapore Airlines, avec son service à bord toujours au top, les 17 octobre et 6 novembre ; noter que les moteurs Rolls Royce ont eu le bon goût de ne pas tomber en panne. Vols aller et retour Singapour/Manado sur Silk Air, filiale de Singapore Airlines,  les 18 octobre et  6 novembre.

Voyage organisé par notre TO privé habituel (Roland, le preux chevalier de La Guerche du Haut de Villequier) qui nous a concocté une
fois de plus un voyage magnifique et sans aucun problème.

Ceci est mon avis sur la croisière au Togians/Banggaï sur le Paisubatu II, c’était ma 23ième. Cette région était le fond de commerce de
Wallacea il y a quelques années,  qui démarrait ses croisières du port de Luwuk ; mais des problèmes récurrents de liaisons aériennes par les compagnies indonésiennes et puis surtout  l’interdiction de ces compagnies par l’UE les lui ont fait abandonner. Nous avons demandé à Jérôme Doucet de nous y organiser
une longue croisière de deux semaines au départ de Lembeh, facilement accessible par avion via Manado à partir de Singapour ou d’Hong Kong, étant
entendu que nous remplirions son bateau de dix places.

Le Paisubatu II est un bateau indonésien en bois de 26 mètres, construit en 2005 et qui navigue depuis 2006 ; il est  très bien adapté à sa fonction ;  il peut accueillir dix personnes dans cinq cabines, trois pour couples avec douche et WC, deux à l’arrière  avec lits individuels  et douche/WC
séparés-ce qui finalement est un plus ; eau en quantité suffisante pour prendre une douche après chaque plongée ;  fourniture de serviettes de bain, de
dentifrice, de savon et  shampoing ; literie changée à la mi croisière ;  coin photo fonctionnel  ; salon/salle à
manger couvert au dessus ; sundesk à l’étage supérieur.  Rien de superflu, pas de clim (on ne tombe donc pas malade) mais des ventilateurs individuels ; je n’ai jamais été gêné,  d’autant plus que le temps a souvent été couvert et même pluvieux (température extérieure 28 degrés  environ).
Equipage de onze hommes, dont trois pour le  bateau de plongée, le Bobara, qui  s’éloigne pour gonfler les bouteilles et qui est tracté pour les longues traversées.

Cuisine indonésienne, beaucoup de fruits et légumes. Rachid, le cuisinier, a une notion personnelle de la créativité en cuisine, qu’il a
grande, et  qui est très liée au choix des piments selon les plats ; il en utilise toute une panoplie, des tous petits- absolument redoutables- aux plus grands. Vous avez compris, c’est bon mais « hot » ; les réactions ont été variées,  certains parmi nous  finissant  par croquer allègrement tout ce qui
ressemblait à un piment ; d’autre scrutant leur assiette à la loupe avant d’éliminer soigneusement tout ce qui était rouge ; j’ai louvoyé entre ces
deux approches, avec quelques essais  que je dois avouer avoir regretté, souffle coupé, respiration difficile et larmoyante…

Trois guides de plongée, formés par Jérôme, Anto, toujours à la recherche de petites choses, un peu trop fouineur parfois,  Dani et Stoener qui n’aime pas le courant… Comme les deux premiers n’avaient pas plongé aux Togians/Banggaï depuis trois ans, et que le troisième ne les connaissait pas, on a quand même loupé quelques plongées où ils se sont entêtés à rester dans des zones désertiques alors qu’il y avait plein de choses à voir au bon endroit ; grand chef Roland a même interrompu  une plongée à la 36ième minute, du jamais vu ! Réflexion faite, c’était le prix à payer pour aller dans une région où maintenant on ne plonge pratiquement plus.

Les plongées se font à partir du dhony de 17 mètres, le Bobara, où se trouve le matériel de plongée, les bouteilles d’air (pas de Nitrox) et les compresseurs ; avec son franc bord d’un bon mètre, il n’est pas pratique pour les bascules arrière, on a même eu un blessé au cuir chevelu ( cinq points de suture faits par un des deux médecins à bord) suite à un manque de coordination au départ. Personnellement j’ai d’entrée préférer sauter pieds joints à l’avant du bateau, ce qu’en plus mes oreilles ont beaucoup apprécié ( soixante plongées sans bobo ! ). Bouteilles à 200 bars et plongées d’une heure en principe (j’en ai fait 27 entre 60 et 72 minutes).

Quarante six plongées ont été proposées, dont sept de nuit. Plutôt faciles et peu profondes (je n’en ai fait que quatre à plus de trente
mètres), peu de courant sauf cinq fois à Batupatango et surtout dans la baie de Kampana où j’en ai mis deux en « rouge » dans mon classement
personnel.

Nous avons surtout plongé aux Togians, Jérôme craignant de trouver à Banggaï des sites trop dévastés à la dynamite, la plaie locale aux
Philippines et en Indonésie. Nous avons pourtant beaucoup apprécié les trois plongées que nous y avons faites, les Banggaï ça devait être superbe il y a
quelques années, on connait la loi, moins bien qu’hier et mieux que demain…En règle générale on a trouvé des tombants magnifiques, avec d’énormes éponges et des
jardins de corail de toute beauté (Dondola à Togian) quand le secteur n’avait pas été dynamité (par exemple à Puah, un Verdun indonésien), notamment le
corail mou, alcyonnaires et gorgones. Mais la faune n’était jamais à la hauteur de la flore oserai-je dire…ces tombants appelaient davantage de gros ;
thons, mantas, requins n’étaient pas là, n’étaient plus là devrai-je dire !

A retenir : Gunung Laut, beau sec à 18 mètres (trois pointes blanches et son banc de balistes océaniques unique au Sulawesi) ; l’épave du B24, bombardier américain en bon état par 17 mètres de fond ; Fishomania sur l’île de Una Una et son banc de carangues ; Kololio, aussi sur Una Una, ses bancs de lutjans, un groupe de six  perroquets à bosse et une myriade innombrable de petits Canthigasters, où nous avons fait aussi une très belle plongée denuit ; Apolo, toujours sur Una Una, banc de lutjans, des barracudas, napoléons, perroquets à bosse ; Katupat peer et son muck dive ; Dondola ; Rock and wreck et ses hippocampes nains ; Mag reef en baie de Kampana, très beau sec, des hippocampes pygmés Bargibenti, Denise, Pontohi  sur un même site, unique !

Faute de gros, on s’est donc rabattu vers le petit et la macro. Rares crevettes et crabes commensaux ;  coquillages- beaucoup de porcelaines ;
poissons-crocodiles ; merveilleux Ptérois à deux ocelles  et Platax juvénile ; antennaires géants. Etonnant, mais on n’a pas vu de
poissons-fantômes. Côté limaces de mer, j’en ai photographié 42 différentes, dont 2 non identifiées et 4 vus pour la première fois ; plus 13 vers
plats, dont 3 non identifiés.

Nous avons aussi fait du PMT dans un lac à méduses, elles étaient de deux variétés.