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Croisère Baron Noir (janvier 2005)

Oui ça y est, je l’ai faite la croisière du Baron Noir au Soudan ! Enfin ! Et il m’en a fallu du courage et de la
persévérance ! D’abord il m’a fallu trouver une place à une date qui me convenait, pas simple ; vint alors l’opprobre de la famille toute entière
(« au Soudan, seul, quelle idée !  » ) ; j’ai dû aller me faire vacciner contre la fièvre jaune, loin de chez moi ; et aller trois fois à Paris
pour le visa (oui trois fois ! ) ; puis j’ai pris rendez-vous chez mon notaire (pour établir un testament, on ne sait jamais dans ces pays en guérillas, et en
plus il y a des requins parait-il ! ) ; j’ai fait brûler un cierge – un vrai, du temps de Jean Vingt Trois – pour que les marteaux soient là bien sûr ; je me
suis préparé psychologiquement aux pires tracasseries administratives, y compris aux fouilles au corps des redoutables et redoutés douaniers soudanais
et à des retards d’avion monstrueux. Enfin au jour J et à l’heure H, j’ai fait mon signe de croix et ai respiré un grand coup, c’était parti.

Et j’en suis revenu fort satisfait, tout à fait prêt à y retourner pour une croisière plus longue, il y a tant d’autres spots à voir au Soudan.

On a tellement dit de choses sur cette croisière que je ne vais pas en rajouter une trop grosse couche (quoique je sois très bon peintre, si si ! ) : je n’ai
pas été gêné de plonger trois fois sur l’Umbria (l’extérieur de jour et de nuit, puis l’intérieur), sept fois à Sanganeb et à Shaab Rumi, qui sont de très
vastes sites ; je suis bien resté une semaine aux Brothers sur des sites plus petits et sans jamais m’y ennuyer. Sudan Airways n’est plus ce qu’il a été ;
ses avions, d’apparence très correcte, décollent maintenant strictement à l’heure, qu’on se le dise. Les tracasseries administratives m’ont paru très
supportables ; j’ai bien rempli quatre formulaires, mais ça m’a plutôt fait passer le temps que gêné ; et le correspondant à l’aéroport est très introduit
auprès des fonctionnaires locaux et très efficace, même s’il ne parle pas français. Quant aux douaniers, leur fouille des valises et sacs est du genre
symbolique, tout comme leur fouille au corps (mon douanier a vite été écoeuré par la douzaine de poches de mon gilet multi poches). Pas de quoi impressionner un vieux baroudeur comme moi qui a vu pire, au retour à Zurich par exemple où les douaniers suisses ont été mille fois plus virulents, obstinés et malveillants.

Hasard des rencontres, j’ai fait une croisière bio, ce qui était totalement imprévu ! Merci à Nat et Gilles, grâce à qui maintenant je n’emploie plus le
terme hérétiques de « flore » par opposition à la « faune », la gent poissonneuse et noble, que je pensais seule digne d’intérêt, puisque
mobile et souvent comestible. Fini donc la « flore », ce magma d’apparence immobile, de formes et de couleurs diverses et variées, place aux
invertébrés ! Et j’en ai vu de drôles, des buissons embrouillés qui se déplacent pour attraper leur nourriture ! J’en ai fait un cauchemar après la
plongée de nuit où j’en ai vu pour la première fois, pensez donc qu’au monastère de Sainte Catherine le Buisson Ardent s’avançait goulûment vers les
touristes et les tâter de toutes ses branches…). Et des vers calcaires blancs dans le tunnel sous l’Umbria, si différents des vers que je vois habituellement
dans mon jardin en Normandie ! Et du corail qui a la tremblote vu que ses polypes se battent ! Bon, je ne vous donne pas leurs noms scientifiques, latins
et compliqués car ça ferait pédant, mais si ça vous intéresse je les ai soigneusement notés sur mon carnet de plongée… (Gilles c’est bien des gorgonaux
machin et des fils grannelés ? ).

Les Plus : * La ponctualité de Sudan Airways, à comparer aux retards systématiques d’au moins une demi-heure à chacun des quatre vols de Swiss.

* Le confort du bateau, la cuisine d’Odile, la connaissance et l’expérience de Franck, la gentillesse et l’efficacité des deux marins soudanais.

* La richesse biologique du reef, corail et invertébrés magnifiques de diversité, de couleurs et de formes. Il faut dire que mes deux collègues
étaient plongeurs bio, j’ai donc beaucoup appris avec eux (je partais de loin… ).

* Les plongées sur l’Umbria, de jour et de nuit, à Sanganeb et Shaab Rumi sont de grande classe. Je garderai en particulier le souvenir hallucinant de la
plongée directement sur le gigantesque banc de barracudas de Sanganeb, formant un cylindre d’environ vingt mètres de hauteur sur sept à huit de large, qui
tourne lentement dans le sens des aiguilles de montre, et dans lequel, fascinés, nous sommes restés une éternité. Le banc de marteaux, l’énorme barracuda
solitaire et la séance de feeding de requins gris à Shaab Rumi ont également été mémorables.

* Pas besoin de traitement antipaludéen, du moins à cette période ; pas vu un moustic, juste une ou deux mouches.

Les Moins : * Voyage via Zurich long avec deux nuits à Roissy (31H à l’aller et 41 au retour). L’idéal serait un vol direct Paris-Le Caire à l’aller, et un vol
direct Le Caire-Paris samedi matin après une nuit au Caire obligatoire.

* Le zèle ravageur des douaniers suisses au retour à Zurich, cause d’un retard
de trois quarts d’heure sur une ribambelle d’avions au terminal E

* Ultramarina ne donne pas la bonne méthode pour obtenir le visa, on peut traiter par e-mail et fax ; ce qui est mieux que d’aller à Paris (trois fois
dans mon cas ! ) ou recourir à la Poste avec risque de perte du passeport, ce qui s’est encore vu en janvier dernier.

* Anglais obligatoire, les correspondants d’Ultramarina au Caire et de Franck à Port Soudan sont anglophones, mais efficaces.

* Pas pu visiter Suakim, les autorités n’ayant pas donné l’autorisation.

* Pas de chance, on n’a pas vu les bisons (perroquets à bosse), à cause de la pleine lune d’après Franck ?

* Le grand bleu était vraiment très noir…

* J’ai été quand même un peu déçu par la faible densité de la faune (en particulier peu de murènes, peu de ptérois, pas de poisson pierre), mais j’ai
quand même vu de très beaux petits poissons (entre autres d’adorables blennies léopard et des juvéniles de veilles à queue de lyre).